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Plume d'Art

quelques mots sur l'art au bout d'une plume !

  • Photo du rédacteurMarianne Jagueneau

L'art au féminin : trois femmes artistes qui ont marqué l'histoire de l'art

Dernière mise à jour : 3 janv. 2023

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, je vous propose de découvrir trois femmes artistes qui ont réussi à s'imposer dans un milieu dominé par les hommes : la peinture.

Dès le XVIIIe siècle, Elisabeth Vigée-Lebrun connait le succès grâce à ses portraits de Marie-Antoinette. Au XIXe siècle, Blanche Hoschedé profite de sa proximité avec Claude Monet pour s'exercer à la peinture davantage par passion que par ambition, tandis que Rosa Bonheur utilise son talent pour conquérir son indépendance.

Chacune à leur manière, elles ont su se démarquer de leurs homologues masculins et proposer leur vision de l'art au féminin.


L'art au féminin avec Elisabeth Vigée-Lebrun : la portraitiste officielle de Marie-Antoinette


Elisabeth Vigée Lebrun, Autoportrait
Autoportrait, 1790, Florence, Corridor de Vasari

Elisabeth Louise Vigée-Lebrun (1755 - 1842) a construit sa carrière autour de son indéniable talent pour le portrait de cour. C'est d'abord auprès de son père, Louis Vigée, lui même artiste, qu'elle se forme à la peinture. Mais ce dernier décède brutalement alors qu'elle n'a que 12 ans. Pour autant, la jeune femme ne renonce pas à peindre et fréquente plusieurs artistes, à l'instar de Joseph Vernet (1714 - 1789) et Jean-Baptiste Greuze (1725 - 1805). Tous deux sont impressionnés par son talent et la conseillent dans l'achèvement de sa formation.


Femme jeune dans un milieu dominé par les hommes, Elisabeth Vigée-Lebrun connait pourtant une ascension remarquable : Dès 1774, elle est admise à l'Académie de Saint-Luc, dont était également membre son père. En 1783, l'Académie Royale de peinture et de sculpture lui fait l'honneur de l'accueillir dans ses rangs en tant que peintre d'histoire, honneur que même son mentor Greuze s'était vu refusé quelques années auparavant.


Son succès, elle le doit à la justesse de ses portraits, qui ont su conquérir la reine de France en personne. Marie-Antoinette devient en effet rapidement une cliente régulière de Vigée-Lebrun, mais aussi sa confidente et amie. Dès 1778, sa mère l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse reçoit un portrait de sa fille peint par l'artiste. Ce tableau marque le point de départ de la relation étroite entre Marie-Antoinette et Elisabeth Vigée-Lebrun, qui devient dès lors la portraitiste officielle de la reine. Cette relation de confiance donnera naissance à une dizaine de toiles dont certaines sont audacieuses et créent même de petits scandales. C'est le cas lorsqu'elle peint la reine en robe de mousseline, une rose à la main. Si cette toile correspond au goût de la reine pour jouir d'une vie privée loin de la rigueur imposée à la cour de France ( c'est à la même époque qu'elle commande à Richard Mique la construction de son fameux hameau), elle reçoit un accueil glacial. La robe de mousseline est considérée comme une tenue trop légère pour être portée en public, de surcroit par la reine de France.


Marie-Antoinette en robe de satin blanc, Vienne, Elisabeth Vigée-Lebrun
Marie-Antoinette en robe de satin blanc, 1778
Marie-Antoinette, mousseline, Elisabeth Vigée Lebrun
Marie-Antoinette en robe de mousseline blanche, 1783

A la révolution française, elle quitte précipitamment Paris avec sa fille pour se réfugier à Lyon puis à Rome. Fait rarissime pour l'époque, elle divorce en 1794 et parcourt l'Europe en femme libre. Elle propose ses talents aux différentes cours qui l'accueillent toujours chaleureusement et ne se réinstalle à Paris qu'en 1809.




L'art au féminin avec Blanche Hoschedé : dans l'ombre de Monet


portrait de Blanche Hoschedé, Claude Monet
Blanche Hoschedé à son chevalet, Claude Monet, 1887

Si je vous dis Blanche Hoschedé (1865 - 1947), pour sûr, cela ne vous dira pas grand chose. Pourtant elle a accompagné pendant de longues années l'incontournable Claude Monet aussi bien dans sa vie personnelle qu'artistique.

En effet, en tant que fille d'Alice Hoschedé, la seconde épouse de Monet, puis en tant qu'épouse de Jean Monet, fils de Claude (vous suivez ?), elle a fait partie du cercle restreint des habitants de Giverny, le fameux domaine normand du peintre.




L'art, Blanche baigne dedans dès son plus jeune âge. Ses parents collectionnent les oeuvres d'art et sont particulièrement sensibles au talent de Monet. D'abord amis, Alice Hoschedé et Claude Monet deviennent amants et se marient après le décès de leurs conjoints respectifs. Blanche n'a pas tout à fait 30 ans. Elle est très attachée à son beau-père, admirative de son talent.


A ses côtés, elle apprend à peindre dans le style impressionniste et le privilège est inestimable : durant toute sa carrière, elle sera l'unique élève de Monet, qui ne transmettra son savoir qu'à elle seule. Les toiles de Monet représentant Blanche sont autant de témoignages de la relation intime qui les unissait.


Les oeuvres de Blanche Hoschedé révèlent toute l'influence que Monet a pu avoir sur son travail artistique. Elle puise son inspiration dans la nature paisible de Giverny et peint ainsi de nombreux paysages et natures mortes intimistes et poétiques. Longtemps ignorées, les toiles de Blanche Hoschedé connaissent aujourd'hui un regain d'intérêt sur le marché de l'art et font le bonheur des collectionneurs férus d'impressionisme.


Blanche Hoschedé, jardin Giverny, toile
Le pont japonais au jardin de Claude Monet, Blanche Hoschedé


L'art au féminin avec Rosa Bonheur : la liberté avant tout


Rosa Bonheur portrait, Anna Klumpke
Portrait de Rosa Bonheur, Anna Klumpke, 1898

Marie-Rosalie Bonheur (1822 - 1899) nait à Bordeaux au sein d'une famille d'artistes. C'est donc auprès de son père, professeur de dessin, qu'elle apprend à peindre comme le feront également ses frères et soeurs.


Dès 1841, elle expose au Salon et se spécialise dans la peinture de paysage. Elle conçoit de grandes toiles qui mettent à l'honneur la vie rurale à travers un réalisme saisissant. On reconnait dans ces oeuvres dénuées d'éléments superflus une certaine influence de la peinture hollandaise. Elle propose en effet des compositions nettes, d'une précision quasi photographique. Si elle peint des figures humaines, elle s'intéresse surtout à la nature et aux animaux. Lorsque l'Etat français lui commande le Labourage nivernais, Rosa Bonheur s'emploie à représenter très fidèlement l'attelage des boeufs, leur musculature et la terre du champ en train d'être travaillée. La présence humaine s'efface au profit de la nature et de l'attelage. Le tableau séduit tellement l'Etat qu'au lieu de l'envoyer à Lyon comme prévu initialement, la toile finit par être exposée au musée du Luxembourg puis au musée du Louvre.


Le labourage nivernais ou le sombrage, rosa Bonheur, musée d'Orsay
Le labourage nivernais ou le sombrage, 1849, Paris, musée d'Orsay

Afin de se rendre sur les marchés au bestiaux et ainsi observer les bêtes, elle obtient l'autorisation de porter des pantalons. Elle porte les cheveux courts, fume le cigare et monte à cheval "comme un homme". Féministe et indépendante, Rosa Bonheur refuse de se marier. Son talent lui permet de vivre confortablement et de subvenir elle-même à ses besoins.


En 1860, elle s'offre le château de By, situé à proximité de la forêt de Fontainebleau et en fera aussi bien un lieu de vie que son atelier d'artiste. C'est ici que l'impératrice Eugénie vient lui remettre la légion d'honneur, privilège d'ordinaire réservé aux hommes.




==> Il y a quelques temps, j'avais consacré un article à Frida Kahlo Je vous invite à le (re)lire par ici !


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